Lettre d'une mère à ses enfants
A ce jour je ne sais toujours pas, alors que vous avez quitté la maison depuis si longtemps, si j'ai été une mère suffisamment présente et ferme, sachant poser des exigences claires, capable de vous apprendre à rencontrer les réalités de la vie et une maman
suffisamment chaleureuse et bienveillante, capable d'être tendre et prévenante pour permettre à chacun d'entre vous, mes enfants, de vous aimer et de vous respecter.
Ou si, au contraire, vous m'avez vécue comme une mère trop dure, formaliste, seulement préoccupée d'un quotidien répétitif, absorbée par des repas à préparer, envahie de linge à laver, focalisée sur des rappels à l'ordre pour la propreté de votre corps ou de votre chambre, aveuglée par le souci de contrôler vos devoirs, la surveillance de vos relations ou dépassée par la précocité de vos découvertes et expériences !
Ai-je été trop souvent une maman inquiète, envahissante, trop prévenante, anticipant tous les malheurs qui auraient pu vous arriver hors de ma présence et déposant sur vous, avec beaucoup d'amour, mes peurs et angoisses au point de fragiliser votre propre confiance, de vous faire douter de vos ressources, de semer en vous les graines d'une révolte cachée.
Je peux accepter aujourd'hui que j'ai été cette maman et mère-là, telle que j'imaginais que je devais être, telle que je m'efforçais de l'être pour répondre aux attentes de mon entourage, de votre père, de la société dans laquelle je vivais. Je me suis efforcée de jouer avec application et bonne foi différents rôles dictés par les circonstances, mais si éloignés parfois de ce que j'étais réellement ou à des années lumières de vos propres besoins. J'ai été très souvent, quasi en permanence, dans le réactionnel, colmatant sans relâche ce qui me semblait être des carences, des manques chez vous, chez les autres. J'ai pris sur moi d'apporter des réponses, ce que je croyais être des solutions à tous les problèmes que vous traversiez ou qui assaillaient notre vie. J'avais un réel souci de vous donner le meilleur, de vous rendre heureux à tout prix. A tout prix, quelle erreur !
Toutes ces dernières et longues années, j'ai pu sentir que vous m'avez surtout perçue, telle que je n'ai pas été dans vos attentes et vos espérances, telle que j'aurai dû être pour vous apaiser, pour vous combler, pour vous initier au bon de la vie, au merveilleux de l'existence. Je ne suis jamais parvenue à vous parler de la petite fille que j'ai été et dont l'enfance fut volée, de l'adolescente seule et désemparée, enfermée dans le silence, face à l'indifférence.
je ne sais si je vous ai parlé de la jeune femme émerveillée que j'étais à votre arrivée au monde, puis de la femme trop souvent en conflit entre trop de rôles contradictoires : maman, femme, épouse. travail, ex petite-fille. A certaines époques, trop enfermée, dépassée par un quotidien qui me semblait reposer sur mes épaules, avec trop de problèmes à gérer et à vouloir résoudre. Je ne sais encore si j'aurais dû me livrer davantage, vous montrer mes vulnérabilités, mes doutes, partager mes interrogations ou vous montrer quelques-uns des personnages qui m'habitaient, qui rêvaient en moi ou qui s'étouffaient dans un silence assourdissant !
Ce que je sais, c'est que je n'ai pas suffisamment osé avec vous, que je ne me suis pas assez confrontée, positionnée, affirmée face à l'excès de vos demandes. Je me suis trop souvent censurée et trop souvent interdit de vous dire mes ressentis, mes sentiments réels, mes émotions, mes fantasmes ou mes utopies, ce désir de vie si puissant en moi.
Aujourd'hui, ce que je sais, c'est que je suis passée trop souvent à côté de moi en votre présence, et maintenant je ne peux rien changer à votre histoire de vie, sinon témoigner de ce que je fus, de ce que je ne fus pas, de ce que je suis.
Celle qui vous a mis au monde, il y a si peu de temps, il y a si longtemps.
Maman (auteur inconnu)
A ce jour je ne sais toujours pas, alors que vous avez quitté la maison depuis si longtemps, si j'ai été une mère suffisamment présente et ferme, sachant poser des exigences claires, capable de vous apprendre à rencontrer les réalités de la vie et une maman
suffisamment chaleureuse et bienveillante, capable d'être tendre et prévenante pour permettre à chacun d'entre vous, mes enfants, de vous aimer et de vous respecter.
Ou si, au contraire, vous m'avez vécue comme une mère trop dure, formaliste, seulement préoccupée d'un quotidien répétitif, absorbée par des repas à préparer, envahie de linge à laver, focalisée sur des rappels à l'ordre pour la propreté de votre corps ou de votre chambre, aveuglée par le souci de contrôler vos devoirs, la surveillance de vos relations ou dépassée par la précocité de vos découvertes et expériences !
Ai-je été trop souvent une maman inquiète, envahissante, trop prévenante, anticipant tous les malheurs qui auraient pu vous arriver hors de ma présence et déposant sur vous, avec beaucoup d'amour, mes peurs et angoisses au point de fragiliser votre propre confiance, de vous faire douter de vos ressources, de semer en vous les graines d'une révolte cachée.
Je peux accepter aujourd'hui que j'ai été cette maman et mère-là, telle que j'imaginais que je devais être, telle que je m'efforçais de l'être pour répondre aux attentes de mon entourage, de votre père, de la société dans laquelle je vivais. Je me suis efforcée de jouer avec application et bonne foi différents rôles dictés par les circonstances, mais si éloignés parfois de ce que j'étais réellement ou à des années lumières de vos propres besoins. J'ai été très souvent, quasi en permanence, dans le réactionnel, colmatant sans relâche ce qui me semblait être des carences, des manques chez vous, chez les autres. J'ai pris sur moi d'apporter des réponses, ce que je croyais être des solutions à tous les problèmes que vous traversiez ou qui assaillaient notre vie. J'avais un réel souci de vous donner le meilleur, de vous rendre heureux à tout prix. A tout prix, quelle erreur !
Toutes ces dernières et longues années, j'ai pu sentir que vous m'avez surtout perçue, telle que je n'ai pas été dans vos attentes et vos espérances, telle que j'aurai dû être pour vous apaiser, pour vous combler, pour vous initier au bon de la vie, au merveilleux de l'existence. Je ne suis jamais parvenue à vous parler de la petite fille que j'ai été et dont l'enfance fut volée, de l'adolescente seule et désemparée, enfermée dans le silence, face à l'indifférence.
je ne sais si je vous ai parlé de la jeune femme émerveillée que j'étais à votre arrivée au monde, puis de la femme trop souvent en conflit entre trop de rôles contradictoires : maman, femme, épouse. travail, ex petite-fille. A certaines époques, trop enfermée, dépassée par un quotidien qui me semblait reposer sur mes épaules, avec trop de problèmes à gérer et à vouloir résoudre. Je ne sais encore si j'aurais dû me livrer davantage, vous montrer mes vulnérabilités, mes doutes, partager mes interrogations ou vous montrer quelques-uns des personnages qui m'habitaient, qui rêvaient en moi ou qui s'étouffaient dans un silence assourdissant !
Ce que je sais, c'est que je n'ai pas suffisamment osé avec vous, que je ne me suis pas assez confrontée, positionnée, affirmée face à l'excès de vos demandes. Je me suis trop souvent censurée et trop souvent interdit de vous dire mes ressentis, mes sentiments réels, mes émotions, mes fantasmes ou mes utopies, ce désir de vie si puissant en moi.
Aujourd'hui, ce que je sais, c'est que je suis passée trop souvent à côté de moi en votre présence, et maintenant je ne peux rien changer à votre histoire de vie, sinon témoigner de ce que je fus, de ce que je ne fus pas, de ce que je suis.
Celle qui vous a mis au monde, il y a si peu de temps, il y a si longtemps.
Maman (auteur inconnu)
Lilas, témoignage
en 1995, les médecins m'ont diagnostiqué un cancer du sein. J'ai subi une opération suivie d'une radiothérapie. J'ai eu l'impression que ma vie s'arrêtait, j'avais perdu mes repères et ne me reconnaissais plus.
en 1995, les médecins m'ont diagnostiqué un cancer du sein. J'ai subi une opération suivie d'une radiothérapie. J'ai eu l'impression que ma vie s'arrêtait, j'avais perdu mes repères et ne me reconnaissais plus.
Et puis un jour... j’ai été invitée à une fête de la maison arc-en-ciel. Je n’oublierai jamais cette première fois. J’ai été touchée par la chaleur et simplicité de l’accueil.
C’est là que j’ai commencé à reprendre confiance en moi. C’est grâce à ma famille, mes amis d’arc-en-ciel et ma marraine de cœur, que j’ai trouvé , force et courage pour suivre mon traitement au CHUV.
Ensemble, tous ont été là pour m’accompagner et me soutenir.
Une fois rétablie, je n’ai pas cessé de me rendre aux rencontres hebdomadaires, aux fêtes et autres activités. Ecouter l’Autre parler de son vécu m’a beaucoup aidée. J’ai appris à regarder mes problèmes différemment, à accepter ce qui est, jour après jour. Mon regard a changé et j'ai trouvé la force en moi pour donner un sens à ma vie.
A mes proches, à mes amis d'Arc-en-ciel, à Iris ma marraine de cœur, Merci. Lilas
C’est là que j’ai commencé à reprendre confiance en moi. C’est grâce à ma famille, mes amis d’arc-en-ciel et ma marraine de cœur, que j’ai trouvé , force et courage pour suivre mon traitement au CHUV.
Ensemble, tous ont été là pour m’accompagner et me soutenir.
Une fois rétablie, je n’ai pas cessé de me rendre aux rencontres hebdomadaires, aux fêtes et autres activités. Ecouter l’Autre parler de son vécu m’a beaucoup aidée. J’ai appris à regarder mes problèmes différemment, à accepter ce qui est, jour après jour. Mon regard a changé et j'ai trouvé la force en moi pour donner un sens à ma vie.
A mes proches, à mes amis d'Arc-en-ciel, à Iris ma marraine de cœur, Merci. Lilas